Leur guerre 14-18

Ce matin de novembre 2013, j’ai ouvert l’album de cartes postales de ma grand-mère, un vieil album défraîchi, dont la couverture cartonnée est ornée du dessin fané d’un brin de mimosa et de quelques violettes. Un album en mauvais état, si souvent manipulé, des fragments de pages pliés ou déchirés dépassant de la tranche.

Je l’ai ouvert au hasard. Sur la double page, sept cartes postales s’affichaient, les unes insérées verticalement, les autres horizontalement dans les fentes prédécoupées des pages de grossier papier gris. Des villes en ruine, visiblement détruites par des bombardements. Amiens. Clermont-en Argonne. La première guerre mondiale. Et cette odeur…

J’ai fermé les yeux. Je me suis retrouvée à Kergadoret, dans la cuisine, les deux coudes posés sur la grande table, écoutant Mamm (ma grand-mère, Marie Trellu) me conter les histoires de son enfance. Dire que cet album dormait, oublié, au fond d’un carton avec des tas de photos, de vieux papiers et cette vieille boîte en carton où ma grand-mère avait rangé ce qui reste de ce frère adoré, Yves, tué à Verdun en 1916.

Cette fois, je ne me suis pas contentée d’ouvrir l’album et de regarder distraitement ces vieilles cartes postales. Je les ai toutes sorties et regardées, méthodiquement.

 

Il m’a semblé que c’était une aubaine formidable. À travers eux, une porte inédite s’ouvrait sur la 1ère guerre mondiale, une porte toute personnelle.

À votre tour de découvrir la guerre 14-18 sur les traces des cinq frères et soeurs Trellu de Kergadoret. (cliquez sur l’image)

François Trellu (1897-1972)

Sous-Lieutenant au 5e RI, François arrive sur le front début décembre 1916 à temps pour se rendre au chevet de son frère aîné qui, grièvement blessé, décèdera quelques jours plus tard. Il sera lui-même sérieusement blessé en 1918 avant d’être fait prisonnier trois semaines avant l’armistice.

élève instituteur avant la guerre, il fera carrière dans l’Education Nationale.

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Jean-Louis Galiot (1892-1934)

Soldat au 48e RI, Jean-Louis est blessé et évacué du front trois fois entre la fin août 1914 et mai 1917, avant d’être fait prisonnier le 2 juin 1918 et interné en Allemagne.

Démobilisé le 5 octobre 1919 et affecté spécial des chemins de fer de campagne, Jean-Louis est revenu de la guerre très perturbé mentalement. Comme tant d’autres, choqué par ce qu’il a vu et vécu dans l’enfer des combats, il passera plusieurs mois en asile d’aliénés.

Il décède à Kerglaz, Plogonnec, chez son frère en 1934.

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