Au pied du Bois du Duc, la fontaine de Kergoat, en Quéménéven, sommeille aujourd’hui dans son écrin boisé. L’atmosphère y est calme et reposante, bercée par le petit clapotis de l’eau qui s’écoule au pied des saintes protectrices, Sainte Anne et la Vierge portant l’enfant Jésus, à peine troublée par quelques rares libellules qui se poursuivent au-dessus du lavoir abandonné.
C’est un élément important du patrimoine local, portant sur son linteau la date de sa restauration en 1781, typique des petits édifices construits dès la fin du moyen-âge au-dessus des bassins où surgissent les eaux.
Autrefois réputée pour ses vertus anti-hémorragiques, dit-on, elle était une étape incontournable pour les pèlerins qui participaient au pardon de Notre-Dame de Kergoat en Quéménéven.
Le chanoine Pérennes, dans sa notice sur Notre-Dame de Kergoat, parue en 1928, raconte ainsi que « jadis les pèlerins étrangers, arrivés la veille du Pardon, allaient dans la soirée même de ce jour s’abreuver à la fontaine. L’eau leur était offerte dans des bols par des enfants ou des pauvres de Kergoat, qui, en échange du service rendu, recevaient une légère obole ». D’après la carte postale ci-dessus, datant de la fin des années 30, « des paralytiques font tremper leurs chemises dans cette eau, pour s’en revêtir dès qu’elles sont sèches ».