Dans l’enfer de Verdun, décembre 1916

à l'assaut

Alors que le 11 décembre, son régiment, le 4ème régiment d’infanterie (17ème brigade, 9ème Division d’Infanterie) avait enfin quitté l’enfer de Verdun, Yves Trellu décède le 13 décembre 1916 des suites de ses blessures à l’ambulance de Landrécourt à 7km de Verdun.

« L’ambulance recevait surtout des blessés graves. Le front est proche ; les brancardiers régimentaires et divisionnaires rivalisent d’héroïsme pour relever les blessés, et il fait très froid.  Il n’y a ni tranchées, ni boyaux d’accès, seulement un terrain crevé de trous d’obus où les blessés cherchent un semblant de protection; leurs appels, leurs gémissements guident seuls les brancardiers dans leur quête nocturne. C’est, enveloppés dans une toile de tente ou portés par leurs camarades brancardiers, que les malheureux sont péniblement amenés jusqu’aux postes de secours le plus proche.
Une fois arrivé à l’Ambulance,  il faut faire un tri effroyable : les « mourants », soulagés par la morphine dans une baraque, « les légers » vers la gare, les « urgents » en salle d’opération, où se succèdent trépanations, amputations, sutures vésicales, splénectomies, néphrectomies … pendant l’offensive où après. »  (Pour en savoir plus sur le service de santé pendant la bataille de Verdun)

Extrait de l’ Historique sommaire du 4ème régiment d’infanterie pendant la guerre 14-18
(Imprimerie Berger-Levrault)

« BATAILLE DE VERDUN
Haudremont
Après un court arrêt au camp Besnier et à Rarécourt, le régiment cantonne à Beuray, Robert-Espagne, où il goûte presque un mois de véritable repos.
Le 6 octobre, il est transporté en camions à Verdun.
Le 1er bataillon tient le saillant d’Haudremont ; le 2ème bataillon s’établit au bois Nawe ;
le 3ème est en réserve.
Fausse Côte, Vaux-Devant-Douaumont
Les 18 et 19 octobre, retour à Beuray, Robert-Espagne. Mais le contre-ordre arrive. «Pour garder le terrain conquis par la division Passaga, de Douaumont à Vaux, il faut des poilus capables de se faire tuer sur place.» Tâche héroïque que la 9ème D.I. va remplir pendant deux mois.
Le 1er septembre, le régiment commence la relève, par Fleury-Devant-Douaumont, le bois de la Caillete et le bois de Vaux-Chapitre rasés. Des centaines d’obus pourchassent les sections. Il fait presque jour quand elles atteignent les lignes. Pendant des jours et des nuits, les hommes restent tapis dans les trous d’obus. Les bataillons organisent les ravins de la Fausse Côte, de l’étang de Vaux et du Bazil. Les compagnies fondent. Le sous-lieutenant Lemain est tué. «Brave parmi les plus braves», dira le colonel Delon sur sa tombe. Mort aussi le Père Constant, l’aumônier de
la division. Blessé gravement le général Arlabosse qui venait visiter le secteur.
Le régiment quitte Verdun le 11 décembre. Il a perdu 5 officiers et 700 hommes. »

 

Citations – extrait de Manuel Général de l’Instruction Primaire (mars 1917) – Actes Officiels – Livre d’Or de l’Enseignement primaire – autres citations (p.364)
Trellu (Yves), instituteur à Briec (Finistère), en congé, aspirant au 4e régiment d’infanterie :
1ère citation :
« A bravement mené son escouade à l’assaut d’une tranchée allemande.» (Ordre de la brigade)
2° citation :
« Volontaire pour veiller dans une tranchée à découvert pendant un violent bombardement, a permis la riposte immédiate.
Courage parfait pendant les deux jours de combat.» (Ordre de la division)

sur_le_terrain

Voici ce qu’il écrivait au tout début de la guerre

à l'assaut verso


Généalogie Trellu de père en fils
Hervé Trellu
Jean Trellu (1671-)
Yves Trellu (1698-1761)
Jean Trellu (1745-1815)
Yves Trellu (1774-1833)
Yves Trellu (1810-1870)
Pierre Trellu (1833-1891)
Yves Trellu (1861-1930)
Marie Trellu (1901-1983)Yves est le frère de Marie