Madagascar, 1895… si loin de Kergadoret.

Jean Louis Trellu naît à Kergadoret en Quéménéven, le 22 novembre 1873, fils de Pierre Trellu, 40 ans, charpentier et de Marie-Jeanne MOYSAN, 38 ans, ménagère.

En 1895, il a 22 ans, sans doute au service militaire, quand il trouve la mort le 19 septembre, à Mangasoavina, Madagascar, à près de 9000 km de chez lui pendant l’expédition de conquête de Madagascar.

Tableau de Louis Tinayre « Expédition de Madagascar : Marche de la colonne légère sur Andriba » 15 septembre 1895 (Versailles ; musée national des châteaux de Versailles et de Trianon)

Contexte très rapidement brossé :

Depuis le début des années 1880, la France avait pris ses marques à Madagascar. Après avoir pris possession de quelques villes côtières, le gouvernement avait reconnu la souveraineté de l’état malgache contre une forte indemnité. Courant 1890, à la suite de l’accord tripartite entre l’Allemagne, l’Angleterre et la France qui reconnaissait notamment le protectorat français sur Madagascar, les Malgaches se révoltent contre les colons européens implantés dans l’île.

Les pourparlers diplomatiques ayant échoués, le gouvernement français déclare la guerre à Madagascar en octobre 1894. Le contingent débarque à Majunga à partir de la mi-avril 1895, et le général Duchesne conduit les Français à Tananarive le 30 septembre qu’ils prennent en rencontrant peu de résistance. Rapidement, des pourparlers sont mis en place, et la reine Ranavalona III reconnaît le protectorat français.

Un contingent de 17 500 hommes a été engagé dans cette expédition. Seuls quelques hommes ont péri au combat, et plus de 5 500 ont été décimés par la malaria et les fièvres.

Mangasoavina (lieu où décède Jean Louis Trellu) :

Les troupes françaises qui ont débarqué à Majunga sur la côté nord-ouest de Madagascar traversent une grande partie de l’île pour rejoindre Tananarive, la capitale (voir carte ci-dessous). Même si les troupes avancent avec assez peu de combats, ce périple de 300 kms n’est pas de tout repos. Il n’y a guère d’infrastructures routières, ce qui nécessite d’importants travaux pour acheminer l’approvisionnement, et les soldats traversent plusieurs zones fluviales et marécageuses infestées de moustiques.

Fin août, le général Duchesne se propose de lancer une colonne légère sur Tananarive, depuis Andriba où s’établit la base d’opérations. Sur les 6000 hommes présents à l’avant, seuls 3000 remplissent les conditions demandées pour intégrer la colonne légère, à savoir ne montrer aucun signe de fatigue et être en état d’aller jusqu’au bout.

Le nombre de malades va croissant, les rapatriements sont interrompus. Il est donc nécessaire d’établir sur le terrain un grand hôpital. Ce sera Mangasoavina.

Extrait du journal du Dr Hocquart, médecin principal :

 » 4 septembre. – L’hôpital d’Andriba sera bien installé. Il y a près d’une petite rivière appelée Mamokomita, à 4 kilomètres environ au delà du marché d’Andriba, un grand village du nom de Mangasoavina, que les Hovas avaient essayé de brûler, mais dans lequel le feu a respecté quinze belles cases ; elles serviront à loger les malades quand on les aura débarrassées des amas de paddy, de manioc, des paniers et des calebasses qui les encombrent »

La colonne légère quitte Andriba le 14 septembre. On ne sait pas si Jean-Louis Trellu en fait partie. Le 15 septembre, la colonne essuie des tirs d’artillerie soutenus, deux soldats sont grièvement blessés, et rapatriés sur l’hôpital de Mangasoavina. Jean Louis est-il mort de la malaria, ou était-il l’un de ces blessés ? La question reste en suspens en attendant que les archives militaires des archives départementales du Finistère soient à nouveau accessible.


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Pour en savoir plus :

Le Bulletin de Madagascar, l’expédition de 1895 et la question du statut de Madagascar : protectorat ou colonie ? sur le site dodille.fr du professeur Norbert Dodille, Université de la Réunion.

Rapport sur l’expédition de Madagascar par le général Duchesne. Inséré au journal officiel des 12, 13 et 14 septembre 1896. Edition Berger Levrault de 1897 en pdf sur Archives.org

L’expédition de Madagascar (Journal de campagne) par M. le docteur Edouard Hocquard – médecin principal de l’Armée en pdf sur ebooksgratuit.com


Généalogie Trellu de père en fils
Hervé Trellu
Jean Trellu (1671-)
Yves Trellu (1698-1761)
Jean Trellu (1745-1815)
Yves Trellu (1774-1833)
Yves Trellu (1810-1870)
Pierre Trellu (1833-1891)
Yves Trellu (1861-1930)Jean Louis (1873-1895) est le frère de Yves
Marie Trellu (1901-1983)